Quand le micro-nationalisme se décline en ain-bécile !

mardi 15 mai 2018
par  CLA

Depuis quelques temps, le Conseil Départemental ne rate pas une occasion de se faire remarquer par une communication tapageuse autour d’un slogan qui se veut racoleur « ici c’est l’Ain ».

Nous avons donc vu fleurir quantité de drapeaux à fond jaune estampillés de leur mot d’ordre nouveau lors de manifestations sportives et autres évènements dits culturels.
Le summum a été atteint avec le lancement d’une grande campagne façon référendum nous demandant de choisir entre trois noms tous aussi idiots les uns que les autres. Les bulletins sont à leur envoyer directement ou à déposer dans les urnes mises à disposition dans les mairies adhérentes à ce projet. Le tout est généreusement relayé par un quotidien bien connu pour nous dire rien que la vérité qu’il nous faut, c’est-à-dire pas grand-chose.

Pourtant ce territoire est habité depuis plus de 15 000 ans, sites archéologiques à l’appui et chacun.e sait que ses habitants s’appellent Bressans, Revermontois, Dombistes, Gesseins, Bugistes sans que cela n’ait jamais posé de problème à personne. Les contours du département ont été définis le 4 mars 1790 et son nom initial de Bresse a été changé en 1791 par Ain pour évacuer toute référence à l’Ancien Régime.

En 1815, suite aux glorieux massacres de Waterloo et à la déconfiture du sinistre Napoléon, le Canton de Genève reçoit en dédommagement de guerre six communes : Collex-Bossy, Le Grand-Saconnex, Pregny, Vernier, Meyrin et Versoix.
En 1967 six autres communes sont rattachées au département du Rhône : Rillieux, Crépieux-La-Pape, Genay, Montanay, Sathonay-Camp, Sathonay-Village.
Depuis, tout semblait aller le mieux du monde avec nos poulets, nos galettes, notre maïs, nos milliardaires et tous nos pauvres bougres qui suent dans le département le plus industrialisé de France qu’ils disent.

Alors, quel est l’intérêt profond d’une telle propagande et qu’elle en est l’utilité réelle ?
L’ancien président du département, Monsieur Damien Abad, a lancé le cochonnet, qui a été repris par son engin téléguidé, Monsieur Jean Deguerry, missionné pour boucler l’affaire.

Pure communication bien entendu. Il s’agit de causer et de faire causer. Ils nous expliquent que face à la mondialisation et à la proximité de Genève et de Lyon il faut se démarquer pour exister. Est-ce vraiment exister que de se greffer un slogan pareil, n’est-ce pas plutôt d’une identification dont il s’agit, d’un marquage au front tel un code barre ain-délébile ?

Ne s’agit-il pas plutôt de surfer et de coller à tous ces discours franchouillards qui répètent jusqu’à l’écœurement : nous sommes chez nous, la France aux Français, les autres n’ont qu’à aller se faire voir ailleurs, etc ?

Le patriotisme et le nationalisme ont le vent en poupe, alors pourquoi ne pas les accompagner ? Déclinons la connerie à l’échelon départemental et crions encore plus fort que chez nous c’est ici et gare à vous car on vous marque à la culotte si vous n’êtes pas d’accord.

Nous commençons à entendre le même type de rengaine avec la région Auvergne Rhône Alpes dont Wauquiez se gargarise d’en faire la première région française.
Dans quelques années nous pourrions bien voir poindre le retour des anciennes provinces du bon vieux temps de l’Ancien Régime. Il deviendrait envisageable alors de se lancer à la reconquête des territoires perdus, contre ces accapareurs de Suisses et de Lyonnais qui nous ont spoliés. Faudra-t-il se lancer dans une guerre pour cela ? Pourquoi pas diront les plus radicaux des ain-béciles.