A Hauteville, les hôpitaux ferment, la ville périclite. Pour la faire vivre et lui redonner ses galons de station, certains élus ambitieux ont pensé compenser le manque de neige certaines années sur la saison hivernale par l’implantation d’une dizaine d’enneigeurs en prélevant l’eau de l’étang d’Angeville.

Selon eux cela permettrait d’attirer sur le plateau les touristes, surtout les Lyonnais.
Leurs arguments :

 Quand les élus de l’époque ont voulu ouvrir des sanatoriums sur le plateau, la majorité de la population était contre, pourtant Hauteville a prospéré grâce à eux.

 Les touristes viendraient : on se demande par quel coup de baguette magique .

 L’environnement serait préservé car tout sera enterré et les travaux seraient en dehors des périodes de nidification et de reproduction.

 Le coût pour fabriquer la neige serait minime (2 euros le m³).

Ce projet, voté par les élus, est pourtant critiqué.

Un collectif de citoyens « Hauteville-Valromey » s’est monté pour lutter contre ce projet pharaonique et bénéficie depuis peu de temps de l’appui de la FRAPNA(Fédération Rhône-Alpes pour la Protection de la nature et des Animaux), de l’association Mountain Wilderness, et de la fédération départementale des clubs alpins et de montagne.

Leurs arguments pour lutter contre ce projet :

 Le projet est mal monté et le chiffrage n’est pas réaliste ;les élus et leur cabinet conseil ont rédigé ce projet en restant toujours à la limite des seuils ; des enquêtes environnementales approfondies sont nécessaires ; le réchauffement climatique n’a pas été pris en compte et les données sont celles de la station des Rousses, dans le Jura, plus haute et plus froide.

 Le coût : 900 000 euros prévus, mais certainement bien plus si le projet se réalise. Malgré une subvention de 400 000 euros, ce projet sera en majorité financièrement supporté par les habitants du plateau, mais les retombées attendues sont chimériques : les Lyonnais ne viendraient que pour des « journées », donc aucun bénéfice pour le tourisme en terme de nuitées ou de restauration, ni en terme d’emplois. Les chiffres parlent déjà d’eux mêmes contre ce projet ; le ski alpin a toujours été déficitaire sur le plateau.

 D’autres projets plus anciens et plus modestes, mais réalistes (luge d’hiver et d’été) ont été abandonnés au profit de ces canons à neige, peu réalistes ; est il envisageable de penser à produire de la neige en dessous de 1500m ?

Toutes les tentatives de rencontre et de discussion avec le maire d’Hauteville et la Comcom n’ont pu aboutir ; aucun dialogue objectif n’a pu s’établir et chacun campe sur ses positions .

La Communauté de communes semble s’être engagée dans un sprint pour couper court à toutes les tentatives de recours juridique envisageables.

Si rien ne vient contrecarrer la volonté des élus du plateau, les travaux devraient commencer cet été, et les canons à neige seraient opérationnels dès l’hiver prochain.
Une pétition des opposants au projet est lancée sur internet ou sur papier : déjà 4771 signatures. Mais le maire d’Hauteville en conteste la légitimité : sur internet, pas de noms, mais des pseudos, et il rappelle qu’il respecte la démocratie puisque ce projet est voté par des élus qui représentent les 6400 habitants du plateau.

Rappelons qu’il a été élu avec moins de 900 voix ! S’il se lance dans une guerre des chiffres, est-il sûr de gagner ?

Il semble que sur tout le territoire français de gros projets irréalisables soient en train de s’installer malgré les contestations de la population locale : que ce soit loin de nous à Roybon, à Sivens, à Notre Dame des Landes, mais aussi à nos portes à Hauteville ou dans le parc naturel Régional de la Dombes. A nous de savoir dans quel monde nous voulons vivre et si nous sommes prêts à tout accepter ! Si nous baissons la tête, nous n’aurons qu’à subir : relevons-la et mobilisons-nous !