Pour décider de notre avenir, une seule solution : socialiser la production !
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La guerre pour le contrôle des ressources énergétiques n’a jamais cessé depuis l’apparition du capitalisme au 19 ème siècle. Des mines de charbon aux puits de pétrole et de gaz en passant par les sables bitumineux oules minerais d’uranium, l’histoire industrielle est jalonnée de guerres pour que les grands groupes économiques et les États puissent disposer de la maîtrise des régions et des
populations où ces richesses sont abondantes. Massacres, manipulations politiques et coups d’État, destruction des écosystèmes, tous les moyens ont été employés pour arriver à leurs fins. L’exemple du Moyen Orient suffit à montrer que les territoires et les États n’ont été dessinés et n’existent que par la seule volonté d’avoir le contrôle des ressources pétrolières. Au prix de combien de sacrifices, de misère, de domination et de morts pour les populations ? Pour autant, les autres régions de la planète n’ont pas été épargnées par les prédateurs capitalistes.
Les nouveaux enjeux pétroliers.
L’existence des pétroles et gaz de schiste est connue depuis le début des années
1950. Mais leur exploitation était impossible du fait de la non-maîtrise des techniques et de leur coût d’extraction trop élevé. Depuis une quinzaine d’années, les choses ont changé : les coûts de production du pétrole n’ont cessé d’augmenter, tandis que la technique dite de "fragmentation hydraulique" a rendu possible l’extraction des gaz et pétrole de schiste. Alors pourquoi s’en priver, disent ces carnassiers ? ExxonMobil, Merathon Oil pour les USA, Rosneft pour la Russie, Sinopec et Cnooc pour la Chine, Staoil pour la Norvège n’ont cessé depuis 2003 d’investir massivement dans ces gisements qui renfermeraient des milliards de m 3
de pétrole et de gaz. Ils l’ont fait aux USA et depuis 2010 prospectent partout où c’est possible. En Chine, en Europe Centrale, en France aussi avec Total ou Celtic Energy. Rien ne les arrête : un désert ou des zones très peuplées ? Aucune importance pour eux s’il y a le profit à la clé... Et il y a des milliards d’euros, de dollars ou de yuans en jeu ! Il va falloir faire fort pour les arrêter.
Notre environnement face à « nos » intérêts économiques.
Leurs arguments vont donner dans l’indépendance énergétique de la France, l’emploi, la protection de nos industries, la compétition économique mondiale, les garanties que les techniques employées seront fiables et propres, ainsi que les
discours habituels sur l’irresponsabilité des opposant-es qui jouent contre la France et ses intérêts supérieurs. Nous serons sûrement dénoncés comme "tueurs d’emplois", suivant l’expression consacrée des compagnies américaines. L’État et son gouvernement de droite actuel ont délivré plus de soixante permis de recherche, en ont abrogé trois et ont interdit la technique de fracturation hydraulique proposée par les entreprises pétrolières. Mais ces diverses prises de position sont très fragiles et transitoires. Total et Schuepbach Energy ont déjà contre-attaqué devant les tribunaux sur la légalité des décisions prises. Par ailleurs, de nouvelles techniques d’extraction ne vont pas manquer de faire disparaître le terme fragmentation pour mieux nous embrouiller. Quel que soit le gouvernement que nous aurons en juin, rien ne nous garantit que les projets des multinationales du pétrole ne verront pas le jour.
Quelles solutions ?
Pourtant, nous avons déjà des retours d’expérience aux USA, dans les États de l’Ohio, la Pennsylvanie ou le Texas, où se multiplient les catastrophes écologiques : pollution des eaux et de l’air, effondrements de terrains, secousses sismiques. Et comme les puits d’exploitation se rapprochent des zones fortement habitées, les con-
séquences médicales et écologiques ne peuvent que s’amplifier.
Est-il de notre intérêt que quelques fortunes se fassent au prix de la destruction de
notre santé et de nos cadres de vie, alors que d’autres solutions énergétiques existent ? Rien ne nous oblige à poursuivre cette course productiviste qui nécessite toujours plus d’énergie et nous condamne à des conditions de travail toujours plus précaires et misérables. C’est aux populations de décider des modes de production et des biens qui nous sont nécessaires et d’organiser la gestion de la production et la distribution des richesses selon les besoins de chacun-e. Pour cela, il ne suffit pas d’avoir le droit de vote, il faut prendre le contrôle des entreprises pour que cesse la mainmise d’une petite minorité d’actionnaires, qui décident finalement de nos vies !