¡ Ni olvido , ni perdón ! ! NO PASARÁN !
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Suite au meurtre du jeune antifasciste Clément Méric par des fascistes proches de 3ème Voix à Paris le mercredi 5 juin, de nombreux appels et rassemblements d’hommage ou de solidarité ont eu lieu en France et dans la région, notamment à Lyon où des membres de la CLA se sont rendus. En toile de fond de ce drame, il s’agissait bien plus d’une mobilisation spontanée massive de protestation et d’opposition aux élans de l’idéologie fasciste, rampante et grimpante, que d’une simple cérémonie de condoléances, en tout cas dans l’esprit de beaucoup de participants.
En ce qui concerne le rassemblement spontané de jeudi, lendemain de la nouvelle de sa mort, il y a eu environ 2000 personnes aux Terreaux, nombreux antifascistes, militants d’ organisations libertaires ( CGA , AL, La Gryffe,,), syndicales (CNT, Sud) et quelques autres (NPA), mais aussi des personnes moins présentes dans le milieu militant. Mais il est à noter le souhait des proches du camarade assassiné que les militants et personnes désireuses de s’associer à un rassemblement antifasciste d’hommage le fassent hors de toute récupération et affichage partisan ostentatoire. On peut supposer sans trop se tromper qu’étaient présents tous ceux qui étaient individuellement conscients de la dangereuse montée du fascisme, membres d’organisations ou non , disponibles pour se rendre à Lyon ce soir là ; et qu’à l’inverse étaient peu présents ceux pour qui l’antifascisme n’est qu’un axe de récupération.
Un rassemblement plus formel fut organisé le samedi 22 juillet, suivi d’une manifestation. Il y eut moins de personnes que le jeudi alors que ce rassemblement avait été annoncé, de manière plus affichée, avec des banderoles et slogans spécifiques, en cortège.
La seule bonne nouvelle de la journée fut la présence d’une important cortège libertaire commun et unitaire comme expression d’une volonté de se rassembler, avec diffusion d’un tract commun CGA-FA-AL-OCL- La Gryffe.
On peut déplorer la maigreur du cortège réformiste (PC, PG, CGT, FDG , élus), très faible et révélateur de leurs réelles priorités (électorales essentiellement). Mais surtout, aucun élan de la population lyonnaise hors du milieu militant, ce qui veut dire qu’en plus de ne rien faire pour endiguer le développement du fascisme,
particulièrement implanté à Lyon, règne une forme de complaisance consécutive à la manif pour tous et au printemps français. Elle s’émeut finalement bien moins d’un jeune syndicaliste tué par un fasciste, que d’un jeune français de souche horrifié de côtoyer la culture islamique quant il croise une femme voilée dans la rue. Dans quelle mesure une majorité silencieuse ne tend-elle pas à considérer plus légitime ou acceptable la violence identitaire ou nationaliste contre les étrangers, les homos, les gauchistes, les mosquées, que celle qui peut s’exercer contre le capital dans le sillon de la misère lorsque des voitures brûlent ou que des usines sont occupées ?
C’est peut-être la question qu’il faut se poser pour mieux appréhender la situation du point de vue de degré de conscience populaire, et ainsi avoir une vision lucide de l’ampleur de la tâche du combat antifasciste.