Le seul vote utile en 2012 : l’abstention.
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Le catéchisme citoyenniste nous dresse, dès le plus jeune âge, à l’obéissance civique et fustige les abstentionnistes. Il y aurait deux types de citoyens : les bons et les mauvais. Le bon citoyen se lève dès potron-minet le dimanche des élections et va jeter un bout de papier dans une urne. Il a accompli un acte citoyen : il a choisi son maître et peut se rendormir pendant cinq ans. Le mauvais citoyen s’abstient et cette abstention mettrait en péril la démocratie. L’abstentionniste ne serait qu’un je-m’en-foutiste, indifférent à la vie de la cité.
Voilà ce qu’on nous serine depuis des lustres pour nous engager à voter.
Quels arguments nous ressasse-t-on ?
1 Ce serait un devoir de voter.
Le droit de vote a été conquis grâce à des luttes. Beaucoup sont morts pour cela et il serait moralement inacceptable de ne pas exercer ce droit. Même un enfant de dix ans pourrait facilement contredire cet argument : toutes les causes, les bonnes comme les mauvaises, ont leurs martyrs. Combien sont morts pour défendre leur droit à posséder des esclaves ? Combien sont morts pour défendre l’idéologie fasciste ? On voit bien que l’argument ne tient pas.
2 S’abstenir, c’est laisser les autres décider à notre place.
Encore un argument fallacieux : voter, c’est précisément donner le pouvoir à ceux qui décideront à notre place, c’est donner carte blanche à ceux qui exerceront le pouvoir. Comme si la démocratie consistait à choisir son maître !
3 L’abstention est inutile.
Pour les citoyennistes, l’important, c’est de voter. Si l’on refuse de choisir entre différents candidats, on peut toujours voter blanc. Or, on le sait, le vote blanc n’est pas pris en compte et n’a aucune incidence sur les résultats. En revanche, le nombre d’ abstentionnistes inquiète les dirigeants. En effet, un fort pourcentage d’abstentions réduit d’autant la prétendue légitimité de celui qui sera élu. Un président élu avec 56% des voix et 36% d’abstentions ne représente que 26,84 % des inscrits. Il sera bon de le lui rappeler quand il prétendra représenter la vox populi !
4 L’abstention est une preuve d’indifférence.
L’abstention que nous prônons est un choix politique. Il s’agit bien d’un acte délibéré. On nous objectera que ce n’est pas le cas pour la majorité des abstentionnistes. Or toute forme d’abstention exprime quelque chose : elle discrédite les tenants du pouvoir et revêt donc une signification politique indéniable.
Le résultat des élections est déjà connu.
Nous n’attendrons pas le soir du deuxième tour pour savoir qui sera porté au pouvoir à l’issue de ces élections. Le vrai gagnant de ces élections sera le capitalisme :tous ceux qui se pressent au portillon pour accéder au pouvoir en seront les futurs gestionnaires. Quant à ceux qui se disent anticapitalistes, ils ne visent qu’à instaurer un capitalisme d’État sur le modèle de celui qu’ont déjà subi les travailleurs-ses dans les pays faussement nommés communistes.
L’action directe.
Celles et ceux qui croient que leur vote va peser sur le devenir de notre société courent au devant d’amères désillusions. Le seul moyen qui s’offre aux exploité-e-s pour établir la justice sociale réside dans le rapport de forces. Pour cela, la seule arme des travailleuses et des travailleurs (avec ou sans emploi) reste l’action directe. C’est en nous organisant de façon autonome, en décidant collectivement de la forme que nous donnerons à nos actions que nous pourrons espérer changer le monde.
Notre projet de société.
À la délégation de pouvoir, opposons la démocratie directe. Au capitalisme, opposons la possession collective des moyens de production. A l’exploitation de l’humain, nous opposons l’entraide, la solidarité et le partage : c’est pourquoi nous sommes communistes et libertaires !