L’Eclat numéro 22

jeudi 25 juillet 2019
par  Gia

Violences d’État

La matraque triomphante

Le rapport de l’IGPN publié le 13 juin signale que 15 personnes sont mortes tandis que 106 autres ont été blessées en 2018 lors d’interventions policières. Ce chiffre ne prend en compte que les exactions commises par la police et ne mentionne pas les violences dont la responsabilité incombe à la gendarmerie.

De son côté, le mouvement des gilets jaunes a révélé au plus grand nombre le véritable visage de la République : la prétendue démocratie, prodigue en discours pompeux teintés d’humanisme, redresse la matraque dès que le pouvoir se sent menacé. Il était impossible de passer sous silence les éborgnés, les mains arrachées, les visages tuméfiés. La nature autoritaire de l’État devient une évidence, même pour celles et ceux qui, au début du mouvement des gilets jaunes, tentaient de sympathiser avec la police. Les habitant·es des quartiers dits « sensibles », confronté·es quotidiennement aux humiliations et aux sévices commis par les flics, en savent quelque chose.

Une violence institutionnelle

Mais ces brutalités policières ne sont que la face visible d’une violence institutionnelle qui constitue la nature même de l’État. Sa fonction est de protéger et de perpétuer l’ordre capitaliste. Tant que cela peut se faire en douceur, les apparences sont sauves mais, dès que l’ordre est perturbé, le cerbère montre ses crocs. La répression peut prendre différentes formes, moins choquantes pour l’opinion que ne le sont les sévices physiques. Elle est cependant tout aussi efficace. Les mouvements sociaux donnent systématiquement lieu à des intimidations de la part des dirigeants. Les sanctions dont ont été menacé·es les cheminot·es lors de grèves de l’été dernier en sont un exemple. Plus récemment, l’ignoble Blanquer n’a pas hésité à employer tous les moyens pour tenter de mettre au pas les personnels grévistes lors des épreuves du baccalauréat.

Le précédent gouvernement avait déjà durci le ton lors des luttes contre la loi travail. Celui qui lui a succédé tente de parachever son œuvre. À nous de le faire reculer.


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PDF - 3.2 Mo
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