L’Eclat numéro 19
par

Emmanuel Le Pen ou Marine Macron ?
Qu’est-ce que le fascisme ?
Si l’on élargit la définition purement historiciste du fascisme, on peut considérer comme fasciste toute conception politique prônant un État fort, exaltant les valeurs nationalistes, rejetant l’étranger, exerçant un contrôle total des populations et réprimant les mouvements sociaux. Ce courant politique multiforme peut se présenter brutalement comme chez les identitaires ou se donner une apparence respectable comme tente de le faire Marine le Pen. Cependant on aurait tort de réserver l’appellation fasciste aux organisations situées à l’extrême droite de l’échiquier politique. En effet cela conduirait d’une part à ignorer la nature contagieuse des idées fascistes et d’autre part à donner une légitimité démocratique à des partis largement contaminés par le fascisme.
Le piège à cons du front républicain
Nous avions déjà constaté, lors des dernières élections présidentielles, que la machine à élire du front républicain avait moins bien fonctionné en 2017 qu’en 2002. Elle a néanmoins permis de porter au pouvoir un Macron qui a pu se parer d’une légitimité démocratique face à la vociférante Le Pen.
Un fascisme de moins en moins honteux
Or, à peine élu, le roquet présidentiel s’est empressé de mettre en œuvre une politique que l’on peut clairement qualifier de fascisante. En effet, tous le ingrédients y sont :
État fort : l’inscription de l’état d’urgence dans la loi commune a entériné une situation qui s’était installée dès le premier état d’urgence instauré par Hollande.
Nationalisme belliqueux : toutes les occasions sont bonnes pour exalter les valeurs patriotiques sur un ton guerrier. La dernière en date fut fournie par l’intervention militaire en Syrie.
Le rejet de l’étranger est évident dans les lois anti-migratoires défendues avec zèle par le sinistre Collomb.
Quant à la répression des mouvements sociaux, les expulsions musclées exécutées par les sbires de Collomb à Notre Dame des Landes ou dans les universités en fournissent les exemples les plus récents.
Rien ne manque au tableau et le pouvoir en place assume de plus en plus ouvertement sa nature autoritaire.
Face à cela, des luttes s’organisent et tentent de se coordonner mais elles ne pourront converger efficacement que si elles le font à la base, loin de toute illusion électoraliste. En effet, on voit déjà pointer le groin des politicards qui cherchent à récupérer les mouvements sociaux pour parvenir au pouvoir.