L’Eclat numéro 12
par

Supprimons les frontières !
Larmes de crocodile.
Le dernier naufrage de migrantEs, qui a coûté la vie à 700 personnes le 18 avril, a déclenché un bel unanimisme de réactions hypocrites. Du PS au FN, de Valls à Le Pen, tout le monde met en avant l’émotion et l’indignation. On déplore la situation des migrantEs quand elle aboutit à des drames trop visibles. Quant aux solutions proposées, elles vont toutes dans le même sens : renforcer le contrôle aux frontières, faire le tri entre les « bons » migrants (minorité à laquelle on aura parcimonieusement accordé le droit d’asile) et celles et ceux que l’on refoule ou expulse : les « réfugiéEs économiques » qui viendraient profiter des avantages sociaux offerts par les pays européens.
Le capitalisme tue.
Les trafiquants d’humains qui ont entassé, brutalisé et conduit à la mort des centaines de personnes sont des criminels sans scrupules. C’est indéniable et tout le monde s’accorde à le dire. Mais les désigner comme seuls responsables, comme le font les médias et les politiciens, revient à occulter les véritables causes de cette situation. C’est le capitalisme, générateur d’injustices, d’inégalités et de misère, fomenteur de guerres et de violences qui conduit des femmes et des hommes à quitter leurs pays d’origine pour chercher un lieu où pouvoir survivre.
Un boulevard pour la xénophobie.
Comme souvent, Marine le Pen dit tout haut et plus brutalement ce que la gauche pense tout bas et s’applique à mettre en pratique. A la suite du dernier naufrage des migrants, elle propose une solution : « rendre nos pays non attractifs ; on coupe toutes les pompes aspirantes, on arrête de prendre en charge gratuitement l’école des enfants, les soins, l’aide sociale ». La Préfecture de l’Ain, organe d’un gouvernement de gauche, procède-t-elle autrement vis-à-vis des demandeurs d’asile de Bourg et Hauteville ? Refus de domiciliation, expulsions : les droits élémentaires des migrantEs ne sont pas garantis. Et si les procédures d’examen des dossiers ont été accélérées, c’est uniquement dans le but de pouvoir expulser plus rapidement. Rendre la France non attractive : on peut faire confiance à Valls et à Hollande pour y parvenir.
Liberté de circulation.
Le capitalisme n’a pas de frontières et la mondialisation capitaliste produit des effets destructeurs, mais ce n’est pas le souverainisme – de droite comme de gauche- qui représente la solution.Pour nous, libertaires, tout être humain doit avoir le droit de vivre, circuler, s’installer librement. Abolition des frontières !
Gia