L’Eclat Numéro 02
par
Août 2011
Les temps sont difficiles.
Le capitalisme est en crise, même les analystes patentés s’accordent à le reconnaître. Les commentateurs de tout poil le répètent jusqu’à la nausée : c’est la crise !
Mais que faut-il entendre par là ? Le terme crise peut-il avoir le même sens
pour les exploiteurs et pour les exploité-e-s ?
De toute évidence, notre période se caractérise par une aggravation des inégalités : alors que les profits explosent, les conditions de vie des salarié-e-s, des sans travail
et des exclu-e-s deviennent de plus en plus difficiles. Le capitalisme ne peut se reproduire qu’en accumulant du profit et, pour cela, il doit faire baisser le coût de la force de travail, de façon directe (en bloquant les salaires) ou indirecte (en s’attaquant au salaire différé : retraites, allocations chômage, etc).
Le capitalisme ne connaît qu’un seul principe, celui du profit, et les lois sont à son service. La droite décomplexée assume sans scrupules son rôle de servante des intérêts du capital. Quant à la gauche, elle souhaiterait que les choses se
passent d’une façon plus humaine : au service du capital, certes, mais avec un vernis humaniste et moralisateur qui permettrait d’avaler la pilule sans trop grimacer.
Si le syndicalisme reste l’outil le plus efficace des travailleurs, il faut bien constater que les bureaucrates ont tout fait pour l’émousser : lors des mouvements sociaux de 2009 et 2010, les directions se sont efforcées d’empêcher, par tous les moyens, l’avènement d’une explosion sociale salutaire.
La désillusion a du bon : dans un monde invivable, où les illusionnistes ne font plus recette , il nous faut inventer autre chose. C’est dans ce monde, dans cette époque, que le projet communiste libertaire prend tout son sens.