Droits des femmes : ATTENTION DANGER !

Février 2014
vendredi 13 février 2015
par  Em

On s’imagine que le progrès est en marche et que rien ne peut le faire reculer, que les acquis ne peuvent être perdus, et un jour on apprend une mauvaise nouvelle qui frappe les voisins et, soulagés, on se dit naïvement et égoïste­ment : « Ouf ! Cela n’ est pas arri­vé et cela n’a aucune raison d’arriver chez nous ».

Pourtant, il nous faut redoubler de vigi­lance : les attaques contre un des droits fondamentaux des femmes ­ la possibili­té d’avorter­ se multi­plient autour de nous.

Depuis le 20 décembre 2013, le gouvernement espagnol a failli voter un
projet de loi supprimant ce droit :désormais l’avortement serait considéré comme un délit sauf en cas de viol (ayant fait l’objet d’une plainte) ou de danger physique ou
psychique pour la femme (danger évalué par deux médecins étran­gers à l’établissement qui prati­querait l’avortement).

De nombreuses manifestations de soutien aux femmes espagnoles ont eu lieu partout en Europe, et nous devons continuer à montrer notre solidarité envers nos camarades espagnoles.

Tout près d’ici, en Suisse, les pressions des réactionnaires ont poussé à une votation pour un déremboursement de l’avorte­ment : les femmes qui souhaite­raient avorter ne sont pas malades, l’avortement n’aurait donc aucune raison d’être couvert
par l’assurance maladie. Leur ar­gument ? Financer l’avortement est une affaire privée. Les médias n’en ont pas parlé . Heureusement cet assaut a été repoussé à 70%. Pour l’instant ...
Car le même gouvernement espa­gnol cité plus haut a mené son offensive hors des frontières de l’Espagne, sur toute l’Europe : « grâce » à lui et aux lobbies réactionnaires, le rapport Estrela a été rejeté par le Parlement européen.

Ce rapport réclamait que des ser­vices d’avortement de qualité soient rendus légaux et acces­sibles à toutes les femmes, résidentes ou non, dans le cadre des
systèmes de santé des États membres de la Communauté eu­ropéenne. Vous l’ignorez peut­ être, mais dans certains de ces États, avorter est encore un acte illégal. Dommage pour nos sœurs de Pologne, d’Irlande ou du Por­tugal.

Et en France, croyez-vous que nous pouvons dormir sur nos deux oreilles et que nos
acquis ne risquent pas de disparaître ? Il faut sa­voir que depuis une di­zaine d’années
les offensives budgétaires sur les établissements de santé ont pro­voqué la disparition d’environ 120 centres de planning familial. Les voix des religieux de tous bords alliées à celles de l’extrême droite se font en ce moment beaucoup entendre sur le sujet de la famille.

Restons vigilantEs : l’obscu­rantisme et les idées réaction­naires n’ont jamais été profitables aux femmes. Les droits des femmes à disposer librement de leur corps sont menacés, et si nous n’y prêtons garde, elles n’au­ront ­ nous n’aurons ­ bientôt que nos yeux pour pleurer !