Des filles s’organisent dans l’Ain

vendredi 1er mai 2015
par  GCKO

Tout récemment, un groupe de filles s’est réuni autour du constat d’inégalité affligeant, récurrent, qui règne entre les genres.

D’abord nous nous sommes réunies dans le cadre de la FTTE(Fédération des Travailleuses et travailleurs de la Terre et de l’Environnement), une fédération de syndicats agricoles de la CNT (Confédération Nationale du Travail), afin de discuter de la place et de la considération que reçoivent les femmes dans le milieu agricole. Bien évidemment, beaucoup de remises en question sont ressorties sur l’évolution du statut des femmes : Les femmes ne sont considérées, dans beaucoup d’exploitations agricoles, que comme une complémentarité pour les hommes. À l’heure actuelle, ce dogme persiste.

Sans chercher la reconnaissance, nous voudrions que bon nombre d’a priori crèvent étouffés dans la boue. Car nous savons conduire des tracteurs, les réparer, planter des piquets, tendre une clôture, tenir et affûter une tronçonneuse, couper du bois, etc. Et quand la force physique manque, nous avons un cerveau en tous points semblable à celui des hommes, contrairement à ce que veulent nous faire croire certains biologistes déterministes.

Un cerveau donc, et nous cherchons par des moyens ingénieux, en utilisant soit la loi de la physique (réparation des charges..) soit la coopération entre travailleuses, pour des résultats tout aussi probants.

Au-delà des nombreux points abordés sur le sujet, cette rencontre entre femmes agricultrices ou ouvrières agricoles nous a totalement enthousiasmées, car elle nous a permis de prendre le temps de réfléchir sur notre place dans la société.
Il nous a paru évident qu’il fallait élargir le sujet, et ne pas rester cantonnées à notre corporation. Nous avons interpellé des femmes de notre entourage, et de milieux différents, nous nous réunissons désormais le deuxième lundi de chaque mois au centre social et culturel d’Hauteville.

Solidarité entre les femmes et auto-détermination obligent à ce que le groupe de discussion soit non-mixte. Les sujets à discuter avec les hommes ne manquent pas, bien au contraire, cela se fera dans un autre cadre et sur des points précis, en un autre temps que celui réservé à ce groupe.

Nous avons la légitimité absolue de définir nos désirs librement, en tant que groupe opprimé, et nous sommes toutes solidaires dans ce monde patriarcal, capitaliste et morbide.

Aucun homme ne saurait nous enlever ce droit à l’auto-détermination sans perpétuer l’oppression qui crève les yeux tellement elle est violente, dispersée, lancinante, établie et normalisée.

L’histoire des humains est un chapelet de diktats et d’oppression, surtout à l’encontre des femmes, que l’on considère encore comme des êtres inférieurs, juste bons à procréer, nourrir, choyer, et faire gentiment toutes les basses tâches qui ordonnent le quotidien.

Nos souhaits : déconstruire les stéréotypes sexistes, mettre en place des stages d’auto-défense, et voir sortir les femmes de l’ignorance qu’elles ont d’elles-même.
Nous voulons voir disparaître le machisme, fascisme du quotidien et créer de nouveaux rapports basés sur la solidarité et le respect réciproque.

GCKO