BIG BROTHER FRAPPE A NOS PORTES

Tract de l’Action Antifasciste de l’Ain
dimanche 22 novembre 2020
par  Gia

Depuis quelques mois, dans le département de l’Ain, les « fachos » se montrent de plus en plus décomplexé-es. Collages, croix gammées taguées, vandalisme, concerts néo-nazis, et même intimidation et violences à l’encontre de manifestant-es, ne sont que quelques exemples visibles de ce dont ils-elles sont capables pour l’heure.

Il faut dire que le débat public nauséabond qui règne actuellement dans la société
française favorise la banalisation de l’idéologie de l’extrême-droite au sein de l’opinion publique.

Ce phénomène n’est pas neuf. Souvenons-nous de Sarkozy... Les gouvernements qui lui ont succédé, y compris « de gauche », n’étaient pas en reste, loin de là ! En pensant récupérer ses électrices et électeurs, tous ont fait le lit du fascisme et aidé Le Pen à accroître ses scores à chaque élection. Mais dans le genre, Macron et ses gouvernements successifs battent des records :

• utilisation assumée de la rhétorique d’extrême-droite (« ensauvagement », « islamo-
gauchisme », etc)

• instauration d’un état d’urgence quasi-permanent, permettant ainsi un mode de
gouvernance autoritaire par décrets et ordonnances, avant d’être intégré dans le droit
commun (comme l’a été l’état d’urgence antiterroriste sous Hollande)

• stigmatisation, voire persécutions des minorités visibles et des personnes immigrées et réfugiées

• violences policières aussi bien dans les quartiers populaires que dans les manifestations d’opposant-e-s au pouvoir, et envers les personnes racisées en général

• casse des droits des travailleuses et des travailleurs d’un côté, et aides financières aux grosses entreprises et à leurs actionnaires de l’autre

• politiques aggravant directement ou indirectement les inégalités femmes/hommes et les violences masculines systémiques

• restrictions du droit d’informer à l’aide d’un système d’accréditation des journalistes
dans les manifestations

• répression des mobilisations étudiantes sur les campus universitaires dans le projet de loi de programmation de la recherche (LPR), et cela au nom de la liberté d’expression, concept que celles et ceux qui nous gouvernent savent manier avec beaucoup d’ironie !

• confinements restreignant très fortement les libertés, et dont le contrôle policier cible de manière violente et injuste ceux et celles qui ne peuvent le respecter (sans logis, familles des quartiers populaires)

• casse des services publics (services sociaux, services de l’éducation, services de santé...) qui ne sont ainsi plus en mesure de jouer correctement leur rôle de garde-fous contre le développement des violences et fanatismes identitaires, racistes, nationalistes, réactionnaires divers.

La liste est longue et continue de s’allonger presque toutes les semaines. L’actualité
médiatique est obnubilée par la pandémie et le terrorisme djihadiste, des phénomènes
provoquant peur et sidération, et qui sont instrumentalisés cyniquement par des politicien-ne-s charognards pour étouffer toute contestation d’un système économique et politique pourtant à la fois mortifère et moribond, que ces contestations proviennent du mouvement social, des scientifiques et universitaires, ou encore d’organes de presse.

Ainsi, la nouveauté liberticide du moment, c’est la proposition de loi relative à la « sécurité globale ». Celle- ci vise à déléguer davantage de pouvoir aux polices locales et privées, à museler la presse couvrant les manifestations (interdiction de la diffusion d’images montrant les violences policières) et, à l’opposé, à mettre en place un système de surveillance généralisée de la population par le biais de caméras, drones et reconnaissance faciale. En un mot, le pouvoir entend voir sans être vu. Est-ce là ce qu’on appelle la démocratie ? En quelle année sommes-nous déjà ? 1984 ? Nul besoin qu’un Rassemblement national, ou autre organisation fasciste/autoritaire, prennent le pouvoir pour appliquer leurs idées. M. Macron, ses ministres et ses député-e-s s’en chargent pour eux et, accessoirement, leur prépare le terrain.

C’est dans ce contexte que des militant-e-s politiques, syndicaux-les et associatif-ves se sont uni-e-s en créant l’Action Antifasciste de l’Ain. Pour affirmer la nécessité d’agir et de lutter contre le renouveau du fascisme sous ses différentes formes : celle, « classique », de partis et groupuscules d’extrême-droite, dont les stratégies consistant à endosser les habits d’une certaine respectabilité dans l’espace public ne sauraient nous faire oublier qu’ils restent fondamentalement autoritaires, violents et racistes (qu’on pense par exemple à l’Action française qui, il y a quelques jours, en appelait à "décapiter la République". Ou qu’on pense aux liens aujourd’hui avérés entre diverses personnalités de l’extrême-droite et les djihadistes). Mais aussi celle plus insidieuse de l’État et de certains partis de gouvernement qui, sous couvert de « République » et de "démocratie", instaurent et appliquent des politiques autoritaires, racistes et masculinistes.

Contact : actionantifascistedelain@riseup.net
Facebook : https://www.facebook.com/ActionAntifascisteAin
Instagram : https://www.instagram.com/actionantifascisteain/?hl=fr
Twitter : https://twitter.com/AntifascisteAin


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PDF - 2.2 Mo
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