La Première Internationale (AIT), fondée en 1864, est traversée par une lutte entre deux courants antagoniques. Les socialistes autoritaires (ou communistes),avec Marx, prônent la conquête du pouvoir politique. Les collectivistes (anti-autoritaires), avec Bakounine, défendent le principe d’une organisation autonome et fédéraliste de la classe ouvrière.

En 1871, la fédération jurassienne de l’AIT est créée à Sonvilliers (à deux pas de Saint-Imier). Animée entre autres par James Guillaume et Adhémar Schwitzguebel,
elle soutient le courant anti-autoritaire de Bakounine.

En 1872, lors du congrès de La Haye, James Guillaume et Bakounine sont exclus de l’AIT. Le courant autoritaire s’empare de la Première Internationale.

En réaction à ce coup de force des partisans de Marx, les anti-autoritaires organisent un congrès les 15 et 16 septembre à Saint-Imier. Sous l’impulsion de la Fédération Jurassienne, de Bakounine, Guillaume et Schwartzguebel, ce congrès donnera naissance à l’Internationale anti-autoritaire (ou Internationale Anarchiste).

Une des résolutions du congrès de Saint-Imier proclame : « la destruction de tout pouvoir politique est le premier devoir du prolétariat ». On peut considérer qu’il s’agit là de l’acte de naissance de l’anarchisme organisé.