L’Eclat Numéro 11
par
Décembre 2014
Tout pour les patrons !
La gauche au pouvoir.
Celles et ceux qui se faisaient encore des illusions sur la gauche doivent déchanter. Le zèle qu’elle déploie au service du patronat ne peut que dessiller les yeux des plus candides. En cela, elle dévoile sa véritable fonction : imposer (avec la collaboration d’une bonne partie des organisations syndicales) des régressions sociales que la droite n’aurait pas oser engager de crainte d’être confrontée à un mouvement social d’envergure. De sorte que, lorsque la droite reviendra au pouvoir, elle n’aura plus qu’à récolter les bénéfices de la politique social-démocrate.
Le cynisme et la provocation en guise de philosophie.
La nouvelle mode chez les faux-culs du socialisme consiste à brandir la bannière du courage et de l’ouverture d’esprit. C’est ainsi que, chaque fois que la gauche s’attaque aux droits des travailleurs et s’agenouille devant les patrons, elle prétend s’attaquer à un tabou. Briser des tabous : nouvelle tarte à la crème des zélateurs du capital. C’est au nom de cette modernité courageuse que Valls communie avec l’entreprise, que Macron cire les bottes du MEDEF et que l’on justifie l’exploitation capitaliste.
Deux poids, deux mesures.
La gauche ne cache pas qu’elle a choisi son camp. Au nom du réalisme et des efforts nécessaires, on sacrifie les salariéEs, les chômeuses et les chômeurs tandis que les revendications des patrons sont toujours couronnées de succès. Il suffit, par exemple, que les patrons routiers fassent mine de jouer des muscles et l’éco-taxe est enterrée. Depuis que la gauche est au pouvoir, pour le MEDEF, c’est Noël toute l’année !
Coma syndical.
Face à cela, il faut bien constater que les organisations syndicales (du moins celles qui ne sont pas dans la collaboration ouverte avec le gouvernement) sont incapables de favoriser l’organisation de luttes interprofessionnelles dignes de ce nom. Rien d’étonnant à ce que le découragement et lé résignation soient devenus monnaie courante.
Du pain bénit pour les fascistes.
L’extrême droite tire les marrons du feu en se présentant comme l’ultime recours des pauvres et des excluEs, alors qu’elle a toujours été le bras armé du patronat. La complaisance de la gauche envers les thématiques fascisantes (travail, famille, patrie) ne peut que contribuer à son succès.
Riposte sociale.
Seule une riposte sociale d’envergure permettra de redresser la situation et d’envisager la perspective d’une société émancipatrice. C’est à cela que doivent œuvrer les libertaires, au quotidien, sur tous les terrains où nous pourrons nous engager.